Découvrir le Pontage Coronarien – Etape 5

Etape 5 : Décanulation et fermeture de la paroi thoracique

Introduction :

Pour conclure cette série sur le pontage coronarien, nous abordons la phase finale : la décanulation et la fermeture de la paroi thoracique. Cette étape essentielle inclut la fermeture des différents plans et vise à sécuriser le site opératoire, prévenir les infections et assurer la stabilité du thorax.

La chirurgie cardiaque nécessite de nombreuses et différentes sutures pour les différents plans concernés par la fermeture de la paroi thoracique :

FERMETURE DU PÉRICARDE
FERMETURE DU STERNUM
FERMETURE DU FASCIA/MUSCLE
FERMETURE SOUS-CUTANÉE
FERMETURE CUTANÉE

Les sutures tressées présentent une grande résistance mais des propriétés de glissement réduites ; les monofilaments quant à elles présentent une réaction inflammatoire moindre et de meilleures propriétés de glissement.

I. Retraits Des Canules Et Fermeture Des Orifices

Après le sevrage de la circulation extracorporelle, les canules précédemment positionnées sur l’aorte ascendante et l’oreillette droite sont retirées et les orifices sont fermés en effectuant des points de suture en bourse.

Il faut soulever l’importance lors de cette étape des capacités de glissement et de résistance des sutures multifilament Polytresse® 0(tresse de polyester enduite) utilisées.

II. Verification De L’hemostase Et Fixation Des Drains Thoraciques

Après vérification de l’hémostase, des drains thoraciques sont positionnés pour identifier rapidement toute hémorragie intrathoracique et éviter une tamponnade cardiaque, complication potentiellement grave.

Les drains doivent être fixés à la peau ; à cet effet, diverses sutures peuvent être utilisées, monofilament (Filapeau® 2/0) ou multifilament (Polytresse® 0), présentant en commun une résistance suffisante pour éviter leur rupture, étant donné que les drains seront fixés fermement et soumis à des manipulations ou tractions lors de la réanimation. Ces sutures n’ont pas besoin d’être résorbables. L’hémostase est alors vérifiée.

III. Fermeture Du Péricarde

Ensuite, le péricarde peut être refermé à la discrétion du chirurgien en utilisant des sutures multifilaments résorbables(Optime® 2/0) ou non résorbables.

La partie inférieure du péricarde va rester ouverte afin de permettre l’accès au drainage dans la cavité péricardique si cela devenait nécessaire au cours de l’intervention.

IV. Fermeture De La Paroi Thoracique

1. Une étape cruciale

La fermeture de la paroi thoracique et notamment du plan osseux est elle aussi une phase importante. Par conséquence, elle doit être réalisée avec soin pour minimiser le risque de complications telles que l’instabilité sternale, la désunion ou l’infection du site opératoire.

2. Fermeture du sternum

Des fils monofilament en acier inoxydable d’Acier sont utilisés pour leur solidité. En parallèle, l’aiguille doit offrir une capacité optimale de pénétration, passant à travers l’os du sternum. Les fils, quant à eux, doivent présenter un certain degré d’élasticité pour faciliter leur traction et leur sécurisation. Cette caractéristique permet de minimiser le risque de rupture retardée du fil à long terme ou de déchirure osseuse, sachant que des forces mécaniques très importantes seront appliquées au sternum pendant la période postopératoire.

Le nombre de fils d’acier dépendra de la morphologie du sternum et des préférences du chirurgien.

Il existe des matériaux alternatifs pour la fermeture sternale, comme les clips en titane, les sutures résorbables en PDS Advantime® 3/0 (monofil de poly glycolide-co-caprolactone), ou encore des agrafes sternales, afin d’éviter l’acier.

V. Fermeture Couche Par Couche Des Plans Superficiels

La fermeture couche par couche des différents plans plus superficiels (musculaire, sous-cutanée et cutanée) est généralement réalisée avec des sutures multifilaments (tressés) résorbables Optime® 2/0 ou 3/0 (monofil de poly glycolide-co-caprolactone), qui présentent une résistance optimale à la rupture et une meilleure tenue aux nœuds. Leur enduction permet également de respecter les propriétés tissulaires du patient et apporte un temps de résorption optimal.

Concernant la couche cutanée, le choix du matériel de suture (résorbable ou non résorbable) et de la technique dépend de la préférence du chirurgien et de la qualité de la peau. L’utilisation d’une suture ou d’une technique inadaptée risque d’entraîner une désunion de la plaie par la suite.

Conclusion :

En conclusion, le pontage coronarien, réalisé en plusieurs étapes complexes, représente une avancée majeure dans le traitement des maladies coronariennes. Depuis la mise en place de la circulation extracorporelle jusqu’à la fermeture minutieuse de la paroi thoracique, chaque phase – ouverture du cœur, prélèvement des greffons, clampage, anastomose, sevrage de la CEC et décanulation – est capitale pour assurer une revascularisation durable et sécurisée.

Ce processus rigoureux garantit non seulement la reprise d’un flux sanguin optimal dans le cœur, mais aussi la stabilité et la protection du thorax après l’intervention. Ainsi, le pontage coronarien offre aux patients une solution sûre et pérenne pour améliorer leur qualité de vie et réduire les risques de complications cardiaques à long terme, même s’il n’exclut pas le devoir d’adopter un mode de vie sain pour limiter toutes rechutes. ¹

CARDIOXYL®

INDICATIONS : Les sutures CARDIOXYL® sont utilisées d’une manière générale pour le rapprochement et/ou la ligature des tissus mous, y compris en chirurgie cardiaque, vasculaire, ophtalmologique.

CE 0459. Dispositif médical Classe III. Fabricant légal : Peters Surgical.